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La misère enfantine

Je vis un jour sur mon chemin
Une femme en haillons trainant une bambine;
La pauvrette avait triste mine,
Et la femme tendait la main.
Passant devant une boutique
(C’était un magasin de jouets éclatants),
La mère s’arrête un instant
Et dit à l’enfant famélique:
«Regarde un peu là, mon trésor;
Vois ces jolis pantins…, et ces bêtes dans l’arche,
Et là cette montre qui marche…
Et ce théâtre tout en or,
Et ces babys tout blancs, tout roses,
C’est bien beau, n’est-ce pas? Vois, mon cher ange, vois!»
L’enfant dit en trainant la voix:
«A quoi servent toutes ces choses? »
Ce que c’est qu’un jouet, las! elle l’ignorait.
La femme alors reprit son chemin de misère,
La pâle enfant suivit la mère…
Et son ange gardien derrière elle pleurait!

autógrafo

Louis Ratisbonne


«Les petites femmes» (1872)

español Traducción de Rafael Pombo

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